Quand le rêve devient lourd: traverser le creux après avoir tout donné

L'art de l'introspection. Ça fait partie de ma vie depuis 5 ans.

"Je fais exactement ce que je dois faire, avec amour et passion.”

Le feu sacré, puis le vide

J'ai créé mon oracle avec tout ce que j'avais. Tête première. Cœur ouvert. Portée par une vision, une flamme. Et une fois le lancement terminé, je n'ai pas ralenti. J'ai accepté des contrats de peinture, voulu rentabiliser l'élan, surfer sur la vague. Mais la vague s'est retirée d'un coup sec. Et moi, j'étais là, échouée sur le sable, vidée, le mental dans le brouillard.

Je me suis dit: « Tu as géré tout le reste, tu peux gérer ça aussi. Continue. » Mais mon corps ne disait pas la même chose. Il criait. Silencieusement, mais fermement. Début timide: des plaques rouges sur les doigts. Brûlures, picotements. Mon réflexe automatique: Dictionnaire des malaises et maladies. Verdict: dermatite.

La colère des cellules

Ce que j'y ai lu m'a secouée. Colère refoulée. Sentiment d'impuissance. Perte de contrôle. Mon corps me parlait, mais je n'écoutais pas. J'ai continué. Et il a haussé le ton: arthrite rhumatoïde. Dans mes mains. Mon outil précieux d'artiste. La douleur, la perte de force, de sensibilité. Une réalité brutale.

Et je ne suis pas là pour jouer à la victime. Je ne l'ai pas écouté. Je me croyais plus forte que lui. Je l'ai ignoré pour performer. Pour ne pas perdre le momentum. Pour ne pas faire face à la peur du vide.

Et puis, le mur

Un matin, pinceau en main, plus rien. Plus de plaisir. Plus de souffle. Juste des mots durs: « C'est donc ben laid. Tu fais n'importe quoi. T'as appris à peindre où? » La petite voix s'était transformée en bourreau. J'ai compris. BOOM. Le mur. Tu ne peins pas dans cette état…tu arrêtes maintenant!

Fatigue physique. Brouillard mental. Et une solitude étrange. Pas celle que je choisis, que j'aime, mais celle qui suit le trop plein. Le vide post-adrenaline. Le choc après avoir porté un rêve immense.

"Le vide n'est pas une erreur. C'est une transition.”

Le deuil d'une attente

J'ai aussi vécu un deuil silencieux: celui des attentes. J'espérais plus de ventes. Plus de reconnaissance. Et j'ai eu l'impression que mon travail était invisible. Pas vu. Pas reçu. Mon ego l'a pris comme un rejet.

Il y a eu aussi les messages sans réponse. Les silences. Les « seen » sans suite. Ça pique, même quand on fait semblant que non. Je me suis dit: « Est-ce que ce que je fais intéresse vraiment quelqu'un? »

"Tu peux tout donner, et ne pas être accueilli comme tu l'espérais. Tu n'as rien fait de travers pour autant.”

Ce que le creux m'enseigne

J'ai appris que tant que je n'accepte pas de m'arrêter, la vie m'y forcera. J'ai appris que l'élan créatif ne se commande pas. Que la récupération est un art, tout autant que la création.

J'ai besoin de douceur. De repos. D'espace vide pour que quelque chose de nouveau émerge. Le vide, ce n'est pas la fin. C'est l'avant-goût d'un renouveau.

"Tout système vivant, en période de stress, suivi d'un repos, revient spontanément à l’équilibre."

J'ai peur, oui. Peur de perdre l'élan, de ne plus vendre, de ne pas être vue. Mais je ne peux plus faire semblant. Plus forcer. Mon corps est mon complice, pas mon esclave.

Fermer une porte, en ouvrir une autre

Ce que je veux maintenant? Créer avec le cœur. Pas pour performer. Peindre ce qui me touche. Observer sans juger (tiens, c'est justement le titre de ma prochaine toile).

J'ai ressorti ma plume. Je recommence à écrire des textes, des paroles de chansons pour accompagner les vidéos de mes toiles, avec leur histoire. Juste parce que ça me fait tripper. Juste parce que ça me nourrit.

"Quand tu ne fais plus rien pour plaire, mais tout pour vibrer, tu retrouves ta vérité.”

Et toi?

Peut-être que toi aussi tu es dans ton creux. Tu as tout donné, tu as tenu le cap, tu as même rayonné... et maintenant tu ne sais plus. C'est normal.

Je veux te dire: tu n'as rien raté. Le creux n'est pas une erreur, c'est une étape. Une pause sacrée. Le retour vers toi qui est nécessaire.

Alors repose-toi. Regarde-toi avec tendresse. Et rappelle-toi pourquoi tu as commencé.

"Je fais exactement ce que je dois faire, avec amour et passion."

Si ce texte te parle, n'hésite surtout pas à me laisser un commentaire.

Merci de me lire.

Nagie xx